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Sur l’échec et le succès : Peut-on « bien »​ échouer et « mal »​ réussir ?

Sur l’échec et le succès : Peut-on « bien »​ échouer et « mal »​ réussir ?

Dernièrement j’ai découvert une théorie philosophique défendue par Charles Pépin sur l’utilitarisme mystique. Je suis très enthousiaste face à cette thèse qui défend la quête d’une inaccessible étoile comme condition et chemin pour vivre d’autant plus intensément le présent. J’accueille cette vision du monde avec une vraie joie car elle me permet de retrouver une certaine confiance en ce que la difficulté du chemin est un beau chemin. J’avais lu cette citation une fois : « Ce n’est pas le chemin qui est difficile, c’est le difficile qui est chemin. »

Réussir trop vite et trop facilement,
c’est peut-être échouer

Il y a des apprentissages qui prennent du temps. Parfois, réussir une épreuve presque par coup de chance ou parce-qu’on a « bachoté » peut s’avérer être un demi-succès. C’est l’exemple que prend Charles Pépin quand il raconte comment réussir du premier coup l’agrégation de philosophie, ne lui a pas permis de s’imprégner de la pensée de nombreux auteurs qu’il n’a pas eu le temps de lire.

C’est quelque chose que j’ai expérimenté également dans ma scolarité ou même dans mon expérience professionnelle : cette envie de réussir, cette réussite que l’on obtient par son travail mais sans avoir à tellement batailler, et dont finalement il ne reste pas grand chose. 

La réussite facile serait alors une forme d’échec, car justement sans échecs, sans nous confronter à quelque chose qui résiste, on n’en vient pas à développer une connaissance plus profonde, une forme de débrouillardise et de persévérance. Une résistance. Un courage. 

Carol Dweck dans ses travaux sur le Growth Mindset explique combien il peut être dramatique pour des enfants quand leurs parents les congratulent sur leur intelligence. Lorsque les enfants rentrent de l’école avec une bonne note, il ne faudrait pas alors leur dire « bravo, tu es intelligent » (ce qui serait perçu comme une qualité, un état immuable), mais « bravo, tu as accomplis des efforts, continue ». Dans cette deuxième optique, finalement peu importe l’échec ou le succès si l’enfant a progressé. Encourager les efforts, le travail et la ténacité et non les réussites faciles.

« Becoming is better than being. »

Carol Dweck

Echouer longtemps et de manière répétée,
c’est peut-être réussir 

Et si le difficile était le chemin? Et si continuer à lutter malgré les difficultés construisait les fondements d’une personnalité qui réussit? Et si continuer à lutter malgré les difficultés était ce qui pourrait nous rapprocher davantage de notre inaccessible étoile?

Samuel Beckett parle de l’échec en ces mots :

« Ever tried. Ever failed. No matter. Try again. Fail again. Fail better. »

Samuel Beckett

Celui qui n’essaie pas ne peut réussir, c’est une évidence mais que l’on peut rappeler. A ne rien tenter, c’est sûr, on ne rate rien (si ce n’est pourtant, l’essentiel). Pour Samuel Beckett il ne s’agit pas tant de ne plus échouer que d’ « échouer mieux ». Échouer sur quelque chose de différent, échouer en ayant intégré les apprentissages du passé, échouer avec plus de style, échouer à côté de son étoile mais s’en être indubitablement rapproché. 

Conclusion

La réussite, l’échec, bien sûr on se questionne, bien sûr on veut y arriver vite, bien sûr on veut tout et tout de suite. Mais si la question n’était pas de réussir ou d’échouer? Si la question était plutôt d’apprendre à marcher sur son chemin et se relever avec courage avec sourire et détermination? Et si la question était plutôt de dessiner cette fameuse étoile pour orienter sa vie vers quelque chose de beaucoup plus grand que soi, un quelque chose qui élève et qui transcende les détours et égarements d’un chemin? Alors il n’y aurait plus d’échec ni de succès. Il n’y aurait plus qu’un homme ou une femme qui avance, qui grandit, qui s’unifie et donne le meilleur de lui ou d’elle-même. Peu importe le temps. 

« Rêver un impossible rêve, Brûler d’une impossible fièvre, Partir où personne ne part, Aimer jusqu’à la déchirure, Tenter sans force et sans armure, D’atteindre l’inaccessible étoile. Telle est ma quête, Suivre l’étoile, Peu m’importent mes chances, Peu m’importe le temps, Ou ma désespérance, Et puis lutter toujours. Sans questions ni repos. » 

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Pour aller plus loin :

Trois questions que je vous invite à méditer pour aller plus loin :

1- Quels sont les trois apprentissages que je peux faire de mon dernier échec ? 

2- Que signifie la réussite pour moi ? Comment décrirais-je mon inaccessible étoile ?

3- Qu’est-ce que je pense de cette citation : Devenir est mieux que être (becoming is better than being) ?

Références :

– Charles Pépin : Les plus beaux trésors sont-ils inaccessibles

– Carole Dweck : Fixed and growth mindset

– Jacques Brel : La quête

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